Anzukko, Mikio Naruse (1958)

Anzukko

Note : 3.5 sur 5.

Année : 1958

Réalisation : Mikio Naruse

Avec : Sô Yamamura ⋅ Kyôko Kagawa ⋅ Isao Kimura ⋅ Keiju Kobayashi

Naruse a participé lui-même à l’adaptation de cette histoire de Saisei Muroo (Frère aîné, Sœur cadette). On commence par un film à la Ozu où il faut marier la fille. Les prétendants se succèdent et il faut croire qu’ils ne feront pas le bon choix. Le film prend alors un nouveau tournant où le récit se concentre sur une confrontation entre le beau-fils et le père, souvent par l’intermédiaire de la fille, qui était pourtant le personnage principal au début, mais qui ne sert plus ici que de messagère entre les deux. Le sujet est devenu le parallèle entre la réussite du père écrivain et la volonté du fils de réussir dans le même domaine mais sans succès. Incapable de subvenir aux besoins de sa famille (alors que la fille se refuse à avoir des enfants, comme pour montrer qu’elle a fait une faute en faisant ce choix ; jamais on ne les verra vraiment comme des amants ou même un couple, mais plutôt comme des adolescents qui n’ont rien en commun) le père les héberge, accentuant du même coup la confrontation entre les deux hommes, et les comparaisons…

Le fils est malheureusement trop antipathique et la fille est plus ou moins inactive. Ce qui faisait la force des films de Naruse, ce sont bien sûr ces hommes lâches, mais ils sont relégués au second plan, c’est le plus souvent pour montrer à quel point les femmes sont fortes, entreprenantes et dignes. Ici, elle reste digne, mais elle ne va pas se séparer de son mari comme elle le pourrait et comme Setsuko Hara le faisait dans Le Repas pour affirmer son caractère par exemple. Elle reste une petite fille, qui a besoin de son papa. Difficile de comprendre quel est le principal sujet de cette histoire et d’avoir de la sympathie pour tous ces personnages.

Anzukko, Mikio Naruse 1958 | Toho Company

Le ton du film est à l’opposé de celui de Ma mère ne mourra jamais[1]. Ici, c’est le désespoir qui règne, et le fils a beau travailler, il n’arrive jamais à rien. Si on sait que la fille s’évertue à travailler chez elle pour gagner un peu d’argent, on ne l’y voit pas trop forcer le destin pour faire avancer sa famille ; elle préfère se réfugier chez papa. C’est un peu comme voir un funambule avec un filet, on a peine à croire qu’ils sont réellement en danger puisqu’ils peuvent à tout moment retourner sur la rampe.


[1] Ma mère ne mourra jamais dans notes de visionnages


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