Retourne à la poussière
Daugthers of the Dust
Année : 1991
Réalisation : Julie Dash
La plus mauvaise direction d’acteurs que j’ai dû voir depuis une éternité, et par conséquent des acteurs affligeants.
Une écriture incompréhensible. Et pire que tout, un montage insupportable alternant longues séquences dialoguées et montages-séquences* avec musique qui sent bon les années 80 façon Bagdad Café.
Assimilé à du Malick durant la présentation. Il y a de ça. Du pire de ce qu’on trouve chez Malick : cette contemplation complaisante des petits riens de la nature : et vas-y que je te foute des ralentis, des gros plans, une caméra qui virevolte entre les éléments sans intérêt du décor… Une longue pub à la gloire d’on ne sait quel groupe afro-américain ayant si longtemps gardé ses racines en dépit de tout, abandonné sur on ne sait quelle île idéale de Caroline loin du continent.
Il y a pas un gramme de sincérité dans tout ça. Tu respectes l’histoire de ce groupe, tu évites d’y foutre cette espèce de world musique insupportable.
L’Amérique qui est si douée à nous proposer des films pour nous parler de son histoire est toujours aussi mauvaise à nous parler de ce sujet. Parce que le politiquement correct enfonce les portes ouvertes avec des massues de bienséance. Parce qu’un film sans points de vue multiples, sans doute, où seule la voie de l’histoire « correcte » et martelée au bon peuple pour lui faire la leçon, ce n’est pas un bon film, ce n’est pas de l’art, c’est de la propagande et de la dictature. L’art interroge, il ne propose pas des leçons d’histoire.
Le cinéma n’est pas fait pour les évidences. Parce que l’art n’est fait que de fausses évidences. L’art dévoile, ne dicte pas. Et ce cinéma n’égratigne rien, ne fait que caresser dans le sens du poil là où se dessinent les cicatrices trop bien refermées.
Le film est rentré au Nation Film Registry, le repère des films de la bonne conscience de l’Amérique.
*article connexe : l’art du montage-séquence
Daugthers of the Dust, Julie Dash 1991 | Geechee Girls, American Playhouse, WMG Film