The Big Short, Adam McKay (2015)

Note : 3.5 sur 5.

The Big Short

Année : 2015

Réalisation : Adam McKay

Avec : Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt

Sujet passionnant, mais traité avec les pires méthodes hollywoodiennes. Paradoxalement (cf. lire mon commentaire sur Fury), celui qui s’en tire le mieux ici, ça reste Brad Pitt. Non seulement par sa sobriété, mais aussi par le message du personnage qu’il interprète et que le film peut-être perd un peu trop souvent de vue : inutile de parader sur le fait d’avoir raison avant tout le monde ou de se faire du fric en pariant à la baisse, parce que la réalité c’est bien les conséquences dramatiques sociales que ça implique (d’ailleurs, rien que le fait de rendre possible le fait de parier à la baisse, c’est en soi une des nombreuses dérives de la finance).

Le film vaut donc surtout pour son intérêt informatif, malheureusement bien trop souvent noyé derrière une forme en totale inadéquation avec son sujet (le film est même catalogué « comédie » par IMDb, et à juste titre, ça, ça dénote d’un certain mauvais goût). Si la voix off ou les interludes explicatifs ne sont pas si mal car nécessaires, tout l’aspect « comédie dramatique en costumes » avec la même fascination que Scorsese pour ces escrocs dans Le Loup de Wall Street, ça me gonfle bien plus. C’est un sujet sérieux, pourtant on sort les violons quand il est question d’évoquer les tragédies humaines que ça implique, et surtout on utilise une forme satirique des plus dépassées, parce qu’on se moque en fait de ces outsiders qui ont parié contre le système, qui étaient honnêtes, et que les escrocs, malgré tout, s’ils sont montrés comme des rapaces, représentent toujours cette même image de golden-boys positifs dans cette Amérique. Approche plutôt étrange, ce serait un peu comme nous dire : ils ont raison, mais ils étaient un peu craignos quand même. Comme si, comme pour le politique, l’accusation ne se tournait en fait jamais vers les criminels en col blanc, mais sur les petites gens, les ringards, les losers. D’ailleurs, le titre français achève ce paradoxe : « le casse du siècle », c’est de voir des losers s’en foutre plein les poches. Un vol, sérieux ? Donc il y a comme un léger hiatus entre ce que nous disent certaines répliques bien vues du film (en particulier celles de Steve Carell à la fin du film) et son approche. Il semblerait qu’on ait encore bien du mal à pointer du doigt les véritables coupables de ces arnaques, qui courent toujours, et qui manifestement continuent leur numéro avec la complicité des banques centrales, des États et de la presse financière…

To be continued en effet…


 


 

 

 

 

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